Boîte à papa (la)

Y’a tout d’abord l’hôtess’ d’accueil,

Taill’ mann’quin, Q.I. XXS,

Qui sourit et qui fait de l’œil

Au boss, pas que par politesse…

Derrièr’ son comptoir, ell’ fait mine

D’être occupée quand il arrive,

Tout en feuill’tant son magazine

De press’ people ; ell’ se cultive…

Il y’a la secrétair’ modèle,

Toujours à l’heur’, toujours polie ;

Ell’ fait partie des meubl’s, fidèle

Depuis plus de 30 ans et d’mie.

Organisée dans ses tiroirs,

Ell’ connaît les archiv’s par cœur ;

Il y’a sa vie dans ses tiroirs,

Tout’ son histoir’ dans les classeurs.

REFRAIN :

C’est la boîte à Papa, [à Papa]

Qui se transmet de père en fils.

Promotions ? Y’en n’a pas ! [Y’en n’a pas !]

Toute un’ carrièr’ dans l’ mêm’ service !

Y’a le jeun’ cadre dynamique

Avec sa greff’ de l’oreillette,

Fier de ses stats, de ses graphiques

Et de ses blagu’s sur internet.

Il sourit à l’hôtess’ d’accueil,

Voudrait l’inviter à dîner,

Raconte aux autres par orgueil

Qu’il l’a déjà raccompagnée…

La responsable des R.H.

Ne quitte jamais son tailleur,

Qu’ell’ porte avec le mêm’ panache

Que le cuir qu’elle enfile ailleurs…

Le café en intraveineuse,

Ell’ se fait livrer japonais ;

Les kilos, ça la rend anxieuse,

Parle jogging, n’en fait jamais.

AU REFRAIN

Y’a l’comptable en complet-veston,

Célibataire à 35 ans,

Qui vit toujours dans l’ pavillon

De banlieue de papa-maman.

Derrièr’ ses petit’s lunett’s rondes,

Ses yeux déshabill’nt la stagiaire ;

Mêm’ s’il la préférerait blonde,

Il en ferait bien son affaire…

Et, dans le grand bureau du fond,

Il y’a le patron vaniteux :

Monsieur Duchmoll, cinquièm’ du nom,

Fier du parcours de ses aïeux.

Un gros cigare, un’ bell’ voiture,

La soixantaine en calvitie,

L’estomac pas loin d’ la ceinture,

Et le fiston qu’il initie.

REFRAIN :

C’est la boîte à Papa, [à Papa]

Qui se transmet de père en fils.

C’est l’aîné qui r’prendra. [Qui r’prendra]

Et mang’ra tous les bénéfices

Texte écrit le 23/09/2010, à "musiquer"

Frédéric NYEL © (alias FredOueb)